Comment alerter son entourage à propos du changement climatique ?

Si tu es un fan assidu de Greenfluence, tu es très certainement intéressé et préoccupé par la question du changement climatique. Et peut-être que tu te demandes parfois comment alerter ton entourage.

Comment expliquer les enjeux du changement climatique aux personnes de mon entourage qui n’y connaissent rien ?

Tu as certainement dans ton entourage proche, des personnes qui n’ont jamais prêté attention à la question climatique. S’ils ne sont pas particulièrement climato- sceptiques, ils ne sont pas non plus des militants écolos aguerris car au final, ils ne connaissent pas tellement les tenants et les aboutissants de cet enjeu. Alors, tu te demandes comment les éduquer sur les thématiques écolo ? L’équipe de Greenfluence est là pour t’aider !

1/ Expliquer les enjeux avec des faits impactants.

Pour alerter son interlocuteur sur les effets graves du changement climatique, rien de mieux que des faits marquants. Cela peut-être des chiffres marquants, mais aussi des citations d’experts du climat ou encore des faits d’actualités qui mettent en lumière les conséquences déjà réelles du changement climatique. Des sources fiables sont à privilégier pour donner plus de crédibilité aux propos tenus. En voici quelques-unes pour alimenter ton argumentaire :

Le rapport du GIEC publié en février 2022 explique qu’à partir de 3 degrés de réchauffement global, une insécurité alimentaire sera probablement déclarée partout dans le monde. Cela implique une montée en puissance des tensions, entre les pays comme entre les différentes classes sociales. Cela peut également conduire à de l’instabilité politique voire à des soulèvements populaires car comme le célèbre dicton français dit : “ventre affamé n’a point d’oreilles”, un peuple affamé devient instable.

Depuis 2015, les années qui se succèdent voient les forêts métropolitaines être exposées anormalement et de manière croissante à la sécheresse. Pour ainsi dire, les forêts françaises deviennent progressivement arides, ce qui représente un important danger pour ces dernières. Par conséquent, une hausse de la température globale de 2 degrés pourrait conduire à la mort de plus de la moitié de cette forêt française selon les propos de Jean-Marc Jancovici.

2/ Éclaircir les incompréhensions et les malentendus récurrents sur le changement climatique.

Il existe des questionnements récurrents chez les personnes éloignées des questions climatiques. Ces questionnements témoignent d’un manque de connaissance sur les thématiques environnementales. Bien évidemment, c’est tout- à-fait normal car beaucoup d’informations, parfois contradictoires, circulent au sein des médias et des réseaux sociaux. Par ailleurs, les figures climato-sceptiques « mainstreams » n’hésitent pas non plus à véhiculer de fausses informations dans le but de remettre en question la légitimité de la parole scientifique. Le but ici n’est donc pas de vilipender ton interlocuteur mais d’éclaircir ses doutes et ses questionnements. En voici quelques-uns récurrents :

Pourquoi fait-il parfois très froid alors que le climat se réchauffe ?

Celui qui pose cette question a commis une erreur : celle de confondre météo et climat.
Le climat est une analyse des conditions météorologiques sur une période de 30 ans et sur un lieu donné. C’est donc une moyenne basée sur des données météorologiques.. La météo est une donnée qui décrit les phénomènes atmosphériques comme les nuages, la pluie, l’orage mais aussi le vent sur une échelle de temps très courte (une semaine environ). Le climat est donc un constat des événements météorologiques des 30 années passées. C’est donc deux notions différentes. Par conséquent, même dans un climat qui se réchauffe, on peut constater arbitrairement des phénomènes météorologiques exceptionnels de chute de température. Précisons par ailleurs que le réchauffement climatique est avant tout un dérèglement (c’est pour ça qu’on peut parfois entendre parler de “dérèglement climatique”). Ce dérèglement implique une augmentation des phénomènes météorologiques exceptionnellement chauds certes, mais aussi ceux exceptionnellement froids.

Pourquoi s’affole-t-on pour quelques degrés de réchauffement global ?

Seulement 2 ou 3 degrés de plus ne me paraissent pas être un problème. Pour être honnête, instinctivement, un réchauffement de 2, 3 degrés ne semble pas à première vue être aussi terrible. On serait tentés de se dire qu’on se gèlera juste moins l’hiver et qu’on aura des vacances d’été plus longues !

Mais penser comme ça est une erreur ! En effet, on parle ici de réchauffement global du climat, ce qui conduit à un bouleversement massif de l’ensemble du système du vivant présent sur le globe. La biodiversité est un système très complexe qui, au moindre petit dérèglement, se voit complètement chamboulée. La hausse de la température globale du climat, même de seulement quelques degrés, conduira inévitablement à des chamboulements massifs qui auront des conséquences directes sur l’espèce humaine.

”Pourquoi je devrais faire des efforts alors que les politiques et les riches ne font aucun effort ?”

Cette question peut paraître plus complexe à traiter tout en restant neutre sur le plan politique. Toutefois, on peut tout de même apporter quelques éléments d’éclaircissements. Tout d’abord, il faut garder en tête que le climat et la biodiversité sont des biens communs à l’ensemble de l’humanité aux quatre coins de la planète. Par conséquent, chaque individu sur cette planète aurait intérêt à agir dans le but de préserver l’environnement.

Par ailleurs, chaque petite action compte et même si vos efforts paraissent ridicules, je vous assure qu’ils paieront un jour !

Enfin, il faut comprendre que l’être humain est un animal sociable, qui copie régulièrement le comportement de ses semblables. On peut le remarquer par exemple à travers la mode. C’est donc une raison pour montrer le bon exemple à son entourage !

Comment débattre avec un climato-sceptique ?

Si débattre avec un ami qui n’y connaît pas grand-chose sur les thématiques environnementales peut paraître simple, débattre avec un climatosceptique l’est beaucoup moins. En 2022, le taux de climato-scepticisme à atteint des sommets en France (37% de la population française), et l’on remarque la prolifération des propos climato-sceptiques au sein des médias ou encore sur les réseaux sociaux. C’est donc un défi encore plus complexe pour les militants écologistes comme toi et moi. Voici quelques propos climatosceptiques récurrents ainsi qu’une rhétorique et arguments utiles à adopter pour les contredire :

”Il y a toujours eu des cycles de réchauffement du climat”, l’Homme n’en n’est pas responsable.

Cet argument se base effectivement sur des arguments scientifiques. Le climat terrestre est marqué depuis toujours par des cycles de réchauffement et de refroidissement.

En effet, la Terre connaît depuis environ plus de 2.5 millions d’années, des périodes de réchauffement et de glaciation qui alternent de façon cyclique. Tous les 40 000 ans donc, des ères glaciaires et interglaciaires se succèdent. Cela est dû à des variations astronomiques spécifiques de la Terre. Par conséquent, il a existé dans l’histoire, de nombreuses périodes de réchauffement climatique où l’Homme n’en était pas la cause. On serait alors tenté de croire que le réchauffement climatique actuel n’est pas du ressort de l’Homme. Or, ce n’est pas le cas : l’Homme est pleinement responsable de ce phénomène. Ce graphique (g1) montre la stricte corrélation entre l’augmentation des températures et l’essor des émissions de gaz à effet de serre issus de l’activité humaine. Il permet donc de comprendre en quoi les activités humaines ont un impact sur le climat.

                                      CNED, climat et biodiversité.

On remarque par ailleurs que le réchauffement climatique causé par l’activité humaine est d’une rapidité sans précédent. On note un réchauffement climatique de 1 degré pour 1 an et demi tandis qu’en temps normal, lors des réchauffements issus des cycles naturels, il faut environ 10 000 ans pour que le climat se réchauffe de 1 degré, ce qui laisse par ailleurs le temps à la biodiversité de s’adapter.
Le réchauffement climatique actuel est donc bien d’origine humaine et demeure un désastre pour la biodiversité.

”Il n’y a pas de réchauffement climatique, les scientifiques inventent”

Face à autant de mauvaise foi, on pourrait être tenté d’entrer dans un débat frontal en risquant d’oublier les arguments les plus pertinents pour convaincre la personne en face ! Bien que cela puisse paraître tentant, il vaut mieux éviter cette rhétorique qui ne vous fera pas gagner en crédibilité.

Une meilleure méthode serait d’adopter des arguments pragmatiques et sourcés (vous pouvez réutiliser les arguments précédents.). Par ailleurs, il semble plus pertinent, dans un débat face à un climato-sceptique, de mettre le doigt précisément là où son discours est incohérent. Par exemple, demandez-lui quel intérêt les scientifiques auraient à inventer un réchauffement climatique ? Demandez-lui quel intérêt avons-nous à nier une crise majeure qui nous attend et ne serait-il pas plus judicieux d’agir en conséquence ?

Finalement, alerter son entourage semble être une tâche moins ardue que ce qu’elle n’y paraît. Avec un peu de connaissances et beaucoup de persévérance, tout est possible ! Vous êtes désormais prêts à jouer le rôle de professeur auprès de vos collègues de travail ou bien pendant les repas de famille. Néanmoins, gardez les conseils qui vont suivre en tête pour mener des débats dans la bienveillance et le respect mutuel. Cela permettra tant de vous faire mieux comprendre que de donner envie à votre interlocuteur de vous croire.

1 – Cherchez constamment à comprendre le point de vue de la personne en face. Tentez de comprendre pourquoi elle pense de la sorte et montrez-lui que vous cherchez à se mettre à sa place. Cela vous permettra de mieux saisir la source de son climato-scepticisme, mais aussi de potentiellement lui donner envie de se mettre à votre place.

2 – Ne jugez jamais les propos tenus, même s’ils vous agacent ! Face à des absurdités, il est tentant de blâmer un manque de culture, ou une forme de naïveté. C’est toutefois tant irrationnel que contre-productif.

3 – Utilisez des sources fiables. Elles sont nos meilleures alliées pour faire passer un message écologique. Lors d’un débat, mobiliser des sources statistiques issues d’instituts de renoms ou des articles scientifiques réputés vous fera gagner en crédibilité, surtout si vous les utilisez à bon escient !

4 – Ne cherchez pas à avoir raison. Cela peut paraître contradictoire avec tout ce qui a été dit précédemment, mais cherchez avant tout à exposer votre point de vue. Vous êtes certain d’avoir raison et c’est normal car vous défendez une cause urgente et appuyée par la communauté scientifique. Mais n’adoptez aucune posture dogmatique et ultra-confiante car elle vous desservira vous et votre ethos !

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x